Hausse des taux du fonds en euros : quel intérêt pour les souscripteurs ?

L’augmentation des taux du fonds en euros réjouit sans conteste les souscripteurs, essentiellement au vu des avantages qu’ils offrent. Cela dit, elle n’en demeure pas sans risques pour les assureurs et les investisseurs. Est-il judicieux d’investir frénétiquement dans les fonds en euros ? Que faut-il globalement retenir ? Retrouvez des éléments de réponse à toutes vos interrogations.

Comment fonctionne un fonds en euros en assurance-vie ?

Spécifique aux contrats d’assurance-vie et de capitalisation, le fonds en euros est un support d’investissement très prisé par les souscripteurs. Les rendements sécurisés et réguliers en font un produit particulièrement intéressant. Si les fonds en euros classiques se consacrent majoritairement dans des actifs obligataires, les opportunistes se tournent quant à eux vers l’immobilier, les actions, les produits structurés.

Il faut noter que, la plupart du temps, un contrat d’assurance-vie donne droit à un ou deux fonds en euros pilotés par la mutuelle ou l’assureur. En contrepartie, le gestionnaire recevra une rémunération facturée sous forme de frais de gestion. Ils sont d’environ 0,30 à 1 % du montant de l’encours. Grâce à l’effet cliquet appliqué à ces contrats, les intérêts générés sont capitalisés. Ils s’ajoutent au capital de départ et deviennent également rémunérateurs.

Par exemple, si vous placez 1 000 € avec un taux de 4 %, vous générez 40 € la première année. L’année qui suit, le contrat travaillera sur 1 040 € et votre revenu sera de 41,6 € et ainsi de suite. Malgré son faible rendement, ce moyen de placement allie deux atouts de taille : un capital garanti et une absence de risque de perte de l’investissement.

La hausse des taux : bonne nouvelle ou pas ?

Quand on sait que depuis plusieurs années les taux des fonds en euros sont en chute libre, l’annonce d’une hausse est forcément perçue comme salutaire. En théorie, les propriétaires devraient observer une augmentation de leurs revenus. Mais dans la réalité, seulement 10 % des obligations sont rémunérées au taux de l’année en cours.

Autrement dit, les propriétaires de fonds en euros devront patienter quelques années pour profiter pleinement de la hausse de ces taux. La hausse des taux n’est pas forcément une bonne nouvelle pour les assureurs et les investisseurs. En effet, si l’inflation est trop importante, tous les assureurs ne seront pas en mesure de rémunérer leurs souscripteurs. Ils risquent donc une décollecte massive.

Le fonds en euros : un placement sans risques

Le fonds en euros est sans doute le placement sans risque le plus rentable. Il est fiable, simple et efficace. Notez également que les souscripteurs au fonds bénéficient d’une fiscalité avantageuse. Ils bénéficient également de l’effet cliquet qui leur assure les gains générés chaque année par leur capital. La performance financière annuelle est positive ou nulle pour la plupart du temps. La seule raison qui pourrait expliquer une performance négative est que les frais annuels de gestion de contrats soient supérieurs aux bénéfices générés.

Dans ce cas de figure, l’assureur n’est pas autorisé à rabattre les moins-values sur les contrats des souscripteurs. Le seul risque serait donc la défaillance de la compagnie, avec une vente à perte du portefeuille géré par celle-ci.

Cela dit, il est primordial d’arrêter de voir les fonds en euros comme de moyen de placement miracle. Les assureurs sont d’ailleurs montés au créneau en restreignant la capacité d’investissement sur certains contrats. De nouveaux contrats ont également vu le jour pour permettre aux souscripteurs d’effectuer un investissement plus important sur les actifs non obligataires (comme les actions).

Quel futur pour le fonds en euros ?

Face à la rude concurrence du Livret A, on pourrait croire que les taux du fonds en euros continueront de grimper. Toutefois, rien n’est moins sûr. Même si l’épargne réglementée présente un taux très intéressant, rien n’oblige les assureurs à piocher dans leurs réserves pour rivaliser.

La raison est simple : tous les assureurs n’ont pas les mêmes réserves. Pour les assurés qui disposent d’un contrat important ou ceux qui ont investi en UC, certains assureurs seront assez généreux. La hausse des obligations constitue également une raison de croire en la pérennité du fonds en euros. Afin d’y voir plus clair, il est judicieux de recourir à une gestion pilotée.

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